Journée mondiale des pauvres

Le 19 Novembre 2023, journée mondiale des pauvres : La fraternité saint Laurent de Draguignan, saint Vincent de Paul, le hameau saint François et la paroisse de Draguignan se regroupent pour vivre ensemble à l'église de la sainte famille : Messe pendant laquelle chacun a pu rendre Grâce pour des personnes qui ont été bonne nouvelle dans leur vie ! Le repas partagé nous a permis de nous découvrir. La cueillette solidaire des olives autour de l'église fut un moment de convivialité fraternelle. Merci au père Gino, Francesco et Philomène pour leur accueil.

Merci Seigneur pour toutes ces personnes qui ont été bonnes nouvelles pour nous dans nos vies

Homélie du père Gino    messe de la sainte Famille 

 Journée mondiale des pauvres 2023

 

         Le pape François a donné comme titre à son message pour cette Journée mondiale des pauvres, une citation du livre de Tobie: "Ne détourne ton visage d’aucun pauvre". En effet, dit le pape, lorsque nous sommes devant un pauvre, nous ne pouvons pas détourner le regard, parce que nous nous empêcherions de rencontrer le visage du Seigneur Jésus...

         Cette exhortation nous invite à ouvrir les yeux et à regarder autour de nous car, dans notre monde, il y a différentes sortes de pauvreté. La plus évidente, bien sûr, c'est la pauvreté matérielle, qui nous prive parfois du nécessaire dont notre corps a besoin pour vivre. Puis, il y a une pauvreté humaine déterminée par la maladie, qui nous fragilise et nous rend dépendant des autres. Il y a la pauvreté spirituelle, qui nous appauvrit du point de vue de l'âme, nous empêchant de progresser vers le Christ. Puis, il y a une pauvreté de relations, provoquée par la solitude, qu'elle soit voulue ou subie. Les gens qui vivent dans des pays en guerre, sont aussi privés des conditions pour pouvoir progresser socialement. Sans oublier les pays où les croyants sont empêchés de pratiquer leur foi, et doivent s'en cacher pour ne pas être persécutés. Dans cette liste, manquent certainement d'autres pauvretés que nous avons connues ou côtoyées. En fait, tout manquement à ce qui rend une vie belle et épanouie, est ressentie et vécue par nous comme une pauvreté...

         Dans son message, le pape François nous rappelle une autre pauvreté, en citant sainte Thérèse de Lisieux, qui nous dit: "Je comprends maintenant que la charité parfaite consiste à supporter les défauts des autres, à ne point s’étonner de leurs faiblesses, à s’édifier des plus petits actes de vertus qu’on leur voit pratiquer, mais surtout j’ai compris que la charité ne doit point rester enfermée dans le fond du cœur. Ma charité doit éclairer, réjouir, non seulement ceux qui me sont les plus chers, mais tous ceux qui m'entourent, sans excepter personne"...

         Le pape nous rappelle que l'Eucharistie, en tant que table de Communion, nous envoie vers les plus faibles de nos frères, ceux qui ont le plus besoin de cette communion de notre part. Et il dit une chose intéressante: "Nous nous retrouvons autour de sa Table pour recevoir à nouveau du Christ le don et l’engagement de vivre la pauvreté et de servir les pauvres". C'est-à-dire qu'on ne peut pas véritablement servir les pauvres, sans au préalable, avoir vécu nous-mêmes l'expérience de cette pauvreté. Le vieux Tobit en avait fait lui-même l'expérience, en devenant aveugle (il sera guérie par l'Archange Raphaël). Au moment de l’épreuve, Tobit découvre sa propre pauvreté, ce qui le rend capable de reconnaître la pauvreté des autres. L’attention concrète envers les pauvres lui est possible parce qu’il a fait l’expérience de la pauvreté dans son corps. Si je suis pauvre, je peux reconnaître qui est vraiment le frère qui a besoin de moi...

         Le pape nous demande particulièrement de suivre l'exemple de Tobit qui, dans les jours les plus solennels, invitait à sa table d'autres personnes. Le pape nous dit: "Si autour de l’autel du Seigneur nous sommes conscients d’être tous frères et sœurs, combien plus cette fraternité deviendrait visible en partageant le repas festif avec ceux qui sont privés du nécessaire!"...

 

         Dans son message pour la Journée mondiale des pauvres, le pape nous rappelle que le fait d'offrir de l'argent, afin que d'autres puissent s'occuper des plus démunis, c'est un geste généreux, mais que rien ne remplace notre implication personnelle dans les œuvres caritatives. En effet, ce dont ont besoin ceux qui vivent dans les conditions de misère qu'on vient de décrire, c'est surtout d'être reconnus en tant que personnes – et pas en tant que pauvres! – Un geste d'attention, un regard, une parole de réconfort, un sourire, un vrai "bonjour" du fond du cœur, comptent parfois autant qu'une aide matérielle. Les pauvres, nous dit le pape, sont des personnes, ils ont des visages, des histoires, des cœurs et des âmes. Ce sont des frères et des sœurs avec leurs mérites et leurs défauts, comme tout le monde, et il est important d’entrer dans une relation personnelle avec chacun d’entre eux...

         A ce sujet, le pape nous rappelle que le vieux Tobit donne à son fils un conseil, qui constitue comme l'âme de tout engagement matériel: "À tous ceux qui pratiquent la justice, fais l’aumône avec les biens qui t’appartiennent. Quand tu fais l’aumône, mon fils, n’aie aucun doute"... N'aie aucun doute, parce que, en donnant aux autres, tu te donnes toi-même. Ce dont ils ont certainement besoin de toute urgence, dit le pape, c’est de notre humanité, de notre cœur ouvert à l’amour. N’oublions pas: nous sommes appelés à découvrir le Christ en eux, à prêter notre voix à leurs causes, mais aussi à être leurs amis, à les écouter, à les comprendre, et à accueillir la mystérieuse sagesse que Dieu veut nous communiquer à travers eux...

         Ainsi, si nous pouvons donner du temps pour une association caritative, ne nous en privons pas. Tous ceux qui sont engagés savent que, souvent, ce que l'on reçoit par l'humanité des bénéficiaires, est infiniment plus grand que ce que l'on donne: faites-en l'expérience, et vous verrez... Le pape nous dit: "Remercions le Seigneur du fait que beaucoup d’hommes et de femmes se dévouent aux pauvres et aux exclus, et partagent avec eux; des personnes de tous âges et de toutes conditions sociales qui pratiquent l’accueil et s’engagent aux côtés de ceux qui se trouvent dans des situations de marginalisation et de souffrance"...

         En ce jour où la liturgie de l’Église nous rappelle la parabole des talents, rappelons-nous l'indication fondamentale de cet enseignement de Jésus: ce qui est reproché au serviteur mauvais, ce n'est pas le mauvais usage de ses talents – car on peut toujours se tromper, en croyant faire le bien! Ce sera alors un bien plus petit, mais toujours un bien – ... Non, ce qu'on reproche à ce serviteur paresseux, c'est d'avoir enfoui son talent, de ne pas avoir voulu le découvrir, de ne pas avoir voulu le développer! Rappelons-nous ce que Jésus dit aux gens qu'il placera à sa gauche, au Jour du Jugement, par rapport au bien qu'ils auraient pu faire, et qu'ils n'ont pas fait: "Chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, c'est à Moi que vous ne l'avez pas fait"... En effet les talents – ces capacités particulières que l'on découvre en soi-même – nous sont toujours donnés pour les autres: ce sont des dons que Dieu nous accorde, pour le bien de ceux que Lui-même nous fait rencontrer. N'oublions pas que ce que nous n'avons pas voulu faire pour notre prochain, un autre ne le fera pas à notre place: c'est perdu pour toujours...

 

         Demandons à Dieu de changer notre regard, sur les personnes qu'Il nous confie, en nous les faisant rencontrer.

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